Les visites de Philippe

L'église Saint-Etienne de Beauvais

Présentation

Beauvais a une origine gallo-romaine (caesarromagnus - le marché de césar). Après une période prospère, la ville est ruinée suite aux nombreuses invasions barbares et se réduit à une superficie d'une dizaine hectares. Elle s'entoure de hautes murailles longées par les dérivations des eaux du Thérain.

Au Moyen-Age, cette partie fortifiée devient le centre religieux de la ville. C'est là que se trouve la cathédrale Saint-Pierre et d'autres édifices religieux ou non.

Le Haut Moyen-Age voit le développement de faubourgs. Dans l'un deux, au sud-ouest, est construite la première église dédiée à Saint-Etienne. Celle-ci est considérée comme mère et tête des autres églises de la ville.

L'implantation de l'église est restée la même jusqu'à nos jours.

Un peu d'histoire

Pieta du XVIe siècle. Ensemble en pierre polychromée

Sainte Wilgeforte. Statue en bois du XVIe siècle. Vierge crucifiée

IIIe siècle : Les Beauvaisiens auraient construit un 1er édifice dédié à saint Etienne sur l'emplacemment d'un cachot où aurait été emprisoné saint Firmin.
VIe siècle : Saint Vaast, évêque d'Arras aurait fait plusieurs miracles à Beauvais, y compris dans cette église, aussi bien de son vivant qu'après sa mort.
822 : Les Normands attaquent Arras. Les moines du couvent Saint-Vaast viennent déposer les précieuses reliques de leur saint patron à l'église Saint-Etienne. Elles y demeurent une douzaine d'années.
1072 : L'évêque de Beauvais, Gui, y fonde un chapitre collégial. A cette occasion l'église est dite mater et caput ceterrum ecclesiarum.
1095 : Le pape Urbain II confirme la charte de fondation faite par Gui.
1180 : Un grave incendie endommage l'église.
1390 : Installation d'une horloge chargée de rythmer les heures de travail des artisans du drap et du cuir.
1502 : Début des travaux de transformation. Remplacement de l'ancien choeur par un nouveau plus vaste Erreur - Marqueur Invalide.[[4]][[déambulatoire]] et de chapelles.
1522 : Le maître-autel est consacré par Jean de Pleurs.
1545 : C'est vers cette époque que sont terminées les voûtes du vaisseau central.
1580 : La décision de remplacer le clocher par une tour beffroi est prise.
1585 : Début des travaux de construction de la tour beffroi.
1674 : Achévement de la tour beffroi.
1702 : Dans la nuit du 14 au 15 février un épouvantable ouragan dévaste la plus grande partie du choeur.
1742 : Suppression du chapitre de Saint-Vaast par l'évêque de Beauvais Mgr Poitier de Gesvres. L'église n'est plus que paroissiale.
1791 : Elle est devenue une des deux seules églises paroissiales qui sont maintenues dans la ville. A ce titre elle bénéficie d'abord des dépouilles (autels, retable, cloches, ...) provenant des autres églises qui ont été fermées.
1793 : Pendant la révolution elle est victime de vandalisme. Le 17 décembre elle est fermée et est transformée en grange à fourage.
1795 : La grande rose au chevet du choeur s'écroule sous le poids du foin entassé.
1796 : Le 1er janvier l'église est rendue au culte et va être peu à peu remise en état.
1846 : Elle estclassée Monument Historique.
1940 : Les bombardements allemands de juin provoquent d'importants dégâts.
1959 : Après les travaux de restauration l'église est rendue au culte.
1995 : Huit panneaux peint sur bois ont été remis en place après restauration.

Quelques chiffres. Sa longueur totale est de 86 m : 38 pour la nef, 8,60 m pour le transept et 39,40 m pour le choeur.
La largeur de la nef est de 18,30 m : 9,30 m pour le vaisseau central et 4,50 m pour chacun des collatéraux.
La largeur du choeur est de 32 m. D'un pignon à l'autre du transept il y a 36 m.
La hauteur des voûtes dans la nef est de 17,40 m et dans le choeur de 29,50 m.

Intérieur du bras nord du transept. Le tableau du retable provient de l'ancienne église Saint-Michel. Peint par Delobel en 1732, il représente "Jésus recevant les adorations de l'Univers"

Le choeur gothique flamboyant et ses grilles en fer forgé et tôle dorée. Celles-ci furent mises en place autour de 1752 après la Erreur - Marqueur Invalide.[[5]][[jubé]] par le "vandalisme embellisseur" des marguilliers de Saint-Etienne, pour reprendre la belle expression de Louis Réau.

Chapelle Sainte-Marthe : le "Dieu piteux" entre sainte Marthe et sainte Marguerite, XVIe siècle.

Au fond du déambulatoire le vitrail de "L'arbre de Jessé" réalisé par Engrand Le Prince au XVIe siècle est considéré comme son chef-d'oeuvre. Il est le plus célébre de l'église. Cette verrière est haute de 6,60 m et large de 3,25 m. Elle a perdu en 1794 son registre inférieur lorsque l'église, transformée en grange à foin, fut percée d'une porte.

Mais l'essentiel a été heureusement sauvegardé dans un état remarquable. Un nombre minimes de restaurations (niche de Jessé, partie du bras de Roboam) ont été faites.

"L'arbre de Jessé" est l'un des thèmes les plus fréquemment représentés depuis le XIIe siècle. Il célèbre la généalogie du Christ.

Ce qui fait la valeur de ce vitrail, réalisé aux environs de 1522, c'est la technique et le style du maître verrier :
- la vigueur et la liberté de son dessin,
- la splendeur des coloris,
- L'emploi du jaune d'argent.

L'orgue du XVIe siècle a été pillé au moment de la révolution. Refait au XIXe siècle, il a été restauré à plusieurs reprises par la suite (notamment en 1950 par la manufacture Jacquot Lavergne de Rambervillers et en 1995 par Philippe Guilmard de Paris). Ses tuyaux proviennent essentiellement des anciennes églises Saint-Michel et Saint-Sauveur à Beauvais et de l'abbaye de Saint-Paul.

Viste en images l'église Saint-Etienne de Beauvais.