![]() En 1503 les Espagnols résistent à un premier siège alors que la forteresse n'est pas achevée. En 1544 la paix signée entre Charles Quint et François 1er amène un siècle de tranquillité et la forteresse perd peu à peu la supériorité militaire que son architecture lui donnait à l'origine. Au cours de la guerre de Trente Ans, Salses est assiégée trois fois en trois ans avant d'être définitivement conquise pat les Français en 1642. Le traité des Pyrénées, en 1659, entérine l'appartenance du Roussillon à la France. La frontière est alors reportée sur la crête des Pyrénées ; la forteresse perd toute importance stratégique et ne doit sa survie qu'au coût prohibitif de sa destruction. Partiellement restaurée par Vauban, devenue poste de surveillance puis prison d'Etat, elle est utilisée comme poudrière pendant tout le XIXe siècle avant d'être classée monument historique en 1886. Après avoir traversé un premier ouvrage de défense avancée et franchi à deux reprises le fossé, le visiteur pénètre dans la demi-lune sud, tour à bec au plan en fer à cheval, dont la grande salle dotée d'une cheminée monumentale a été transformée en espace d'accueil du monument. |
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![]() Les 3 étages principaux sont équipé de manière à ce que ce poste de commandement de la forteresse soit aussi à usage d'habitation pour le gouverneur cheminées, éviers, latrines reliées à un tout-à-l'égout, poste de puisage, alcôve, placards, fenêtres à bancs latéraux. Ce confort ne nuit cependant pas aux nécessités de l'efficacité militaire puisque les mêmes pièces sont équipées de nombreuses embrasures de tir et que chaque niveau donne accès à un important dispositif de communications internes facilitant le commandement. On quitte le donjon par une courette donnant accès au réduit qui regroupe l'ensemble des organes vitaux de la forteresse organisés là encore autour d'une cour. Sur le front ouest se trouvent des magasins à poudre, une prison, les magasins aux vivres et aux farines, la boulangerie ; à l'angle nord-ouest, une pièce équipée de bassins d'eau et, au sol, de plusieurs canaux munis de glissières pour permettre le captage des sources et la distribution des eaux. Sur le front intérieur qui barre la cour centrale face à l'est, une vaste écurie et la cuisine ou laiterie, équipée d'une cheminée monumentale, d'éviers en pierre, mais aussi d'une embrasure de tir au cas ou l'ennemi aurait réussi à se rendre maître de la partie commune de la place. |
La forteresse occupe un emplacement stratégique sur la vole principale reliant la France à l'Espagne sur une étroite bande de
terre entre les massifs des Corbières et l'étang de Leucate. Construite en un minimum de temps entre 1497 et 1504, elle possède
une architecture d'une grande majesté. La forteresse de Salses est un véritable spécimen de transition entre le château médiéval
dont elle conserve le donjon et les tours d'angle encadrant de longues courtines et le fort moderne, géométrique et enfoncé dans
le sol.
Ses principaux caractères novateurs sont dus à la nécessité de s'adapter au développement de l'artillerie à boulet métallique.
Les murailles ont de 6 à 11 m d'épaisseur et sont enterrées jusqu'à mi-hauteur dans un faste fossé inondable. En élévation,
l'ouvrage comprend de 3 à 7 niveaux desservis par un labyrinthe de communications internes. Précédée de postes de défense
Erreur - Marqueur Invalide.[[14]][[caponnières]], la place se présente
sous la forme d'un vaste rectangle apparemment constitué d'un seul bloc particulièrement trapu. Le dispositif de défense, en
réalité beaucoup plus complexe qu'il n'y parait, est fractionné en trois parties autonomes disposées d'est en ouest ; la partie
commune organisée autour d'une cour carrée, le réduit regroupant tous les organes vitaux de la forteresse, le donjon commandant
l'ensemble et abritant le logis du gouverneur.
L'évolution des techniques de la guerre à la fin du Moyen Age permet de comprendre l'architecture de Salses.
L'artillerie naît au XIVe siècle mais les énormes boulets de pierre, tirés à faible distance, se brisent sur les remparts des
châteaux forts sans véritablement les mettre à mal. A partir du milieu du XVe siècle, le boulet métallique qui ne se brise plus
parvient à disloquer les hautes courtines médiévales. Le boulet de fer de plus petite dimension est tiré par des canons de
taille réduite, plus faciles à déplacer et plus précis. C'est une véritable révolution dans l'art de l'attaque.
La reconstruction de la forteresse en 1497 relève le défi en enterrant les murailles dans le sol et en les épaississant. Cela
est efficace contre les projectiles ennemis mais réduit considérablement le champ de tir des meurtrières. Par compensation, leur
nombre est multiplié : 400 meurtrières dirigées (bien sûr) contre l'extérieur mais aussi en grand nombre à l'intérieur afin de
flanquer chaque couloir, porte, escalier, etc. De nombreuses chambres de tirs à canon sont en outre aménagées sur les
plate-forme des tours et des cavaliers ainsi que dans les tours d'angle.
Enfin, face au perfectionnement des techniques de mines et à l'apparition des charges de poudre, des galeries de contremine sont
creusées sous les fossés. Malgré cela, les tours à plan circulaire présentent un caractère archaïque avec des angles morts
faciles à miner ; cet inconvénient ne disparaîtra qu'avec la mise au point, au milieu du XVIe siècle, du
Erreur - Marqueur Invalide.[[15]][[front bastionné]].
Vistez en images la Forteresse de Salses.
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