Le château de Gisors
Présentation
La motte : L'importance militaire de Gisors est intimement liée au contexte géopolitique du Vexin au Moyen Age. En effet, la limite orientale du duché de Normandie, créé au Xe siècle, suit le cours de l'Epte qui, à la hauteur de Gisors, forme un coude s'enfonçant dans les terres du roi de France. Ainsi, dès la fin du XIe siècle, le château a un rôle de forteresse-clef bouclant la frontière des états anglo-normands face au domaine capétien.
Un peu d'histoire
La motte : C'est en 1097 que Guillaume le Roux, fils de Guillaume le Conquérant, fait entreprendre la construction d'un château à Gisors. On estime qu'il était uniquement constitué de fortifications de terre couronnées d'ouvrages palissadés et d'un donjon de charpente édifié au sommet de la motte que l'on voit encore de nos jours. La disposition de ces premiès défenses demeure conjecturale mais il semble que le périmètre castral était assez restreint et se résumait à une enceinte fossoyée se développant à l'est de la motte.

Dans le courant du premier quart du XIIe siècle, Henri 1er Beauclerc va ordonner d'importants travaux de fortifications sur plusieurs châteaux de la vallée de l'Epte et notamment à Gisors dont les premiers ouvrages vont être profondément remaniés. Ainsi, il y fait construire un donjon maçonné et sans doute, fait agrandir l'enceinte castrale qui est alors pourvue de quelques éléments défensifs (peut-être des portes). C'est sans doute à pareille époque (vers 1124) que va être édifiée la première muraille ceignant le bourg.

La motte : restes de la chapelle dédiée à Saint-Thomas Après une brève période pendant laquelle le château est placé sous séquestre et confié à la garde des Templiers, Henri II Plantagenêt récupère Gisors en 1161. Ce souverain anglo-normand renforce à son tour les places fortes de la frontière avec le royaume de France et surtout Gisors dont il va faire la foreteresse-clef de toute cette région. Le donjon est surélevé et renforcé de contreforts, on construit un nouveau mur (la chemise) au sommet de la motte et une chapelle dédiée à Saint-Thomas.

L'enceinte castrale fait elle aussi l'objet de travaux considérables : les portes, les tours et le logis (le corps de garde). Enfin, on peut attribuerà Henri Il l'aménagement d'ouvrages résidentiels à l'intérieur du château.

Sous le règne de Richard Cœur-de-Lion qui succède à Henri II en 1189, le château ne reçoit pas de modifications importantes. On suppose que seuls les renforcements ont été apportés à l'enceinte castrale, au niveau de certaines tours, mais cette campagne de travaux ne semble pas achevée lorsque le roi de France s'emparera de Gisors.
La tour du Gouverneur et la tour du Prisonnier au second plan C'est en 1193 que le roi de France, Philippe-Auguste, se fait livrer le chàteau de Gisors par son capitaine Gilbert de Vascoeuil. Certainement pau de temps après il y fait entreprendre des travaux considérables : construction d'un nouveau donjon circulaire (la tour du prisonnier), renforcement du dispositif défensif de l'accès situé au niveau de la Tour du Gouverneur et à la Porte des Champs. Sur l'enceinte extérieure, on peut lui attribuer l'achèvement de la Tour du Diable et l'édification de la Tour du Gardien. C'est peut-être au début du XIIIe siècle qu'est entamé l'aménagement de bâtiments résidentiels appuyés au revers sud de l'enceinte. Il n'en demeure aucun vestige et, seuls, les textes des XIVe et XVe siècles témoignent que cet ensemble était constitué d'une salle de réception, du logis royal et d'une chapelle dédiée à Sainte Catherine. C'est encore à Philippe-Auguste que l'on doit l'extension de l'enceinte urbaine vers l'est.

Au siècle suivant le château ne semble pas avoir fait l'objet de remaniements remarquables. Les textes contemporains n'évoquent que des réparations apportées aux ouvrages existants et en particulier aux constructions résidentielles (le Logis Royal et la Tour du Gouverneur). On suppose généralement que c'est à la fin du XIVe siècle qu'est accolée au donjon central la tourelle d'escalier octogonale.

Pendant la guerre de Cent Ans, le château est occupé par les Anglais qui font refaire la couverture du donjon.

Les travaux défensifs entrepris au XVIe siècle se résument à adapter la fortification à l'emploi de l'artillerie. Il s'agit de la construction de la fausse-braie, constituée d'une sorte d'avant-mur précédent l'enceinte vers le fossé. Il n'en reste qu'un lambeau mais on estime qu'initialement elle couvrait une grande partie du périmètre castral. De même, à l'ouest, sud-ouest le château est précédé d'un boulevard d'artillerie formé d'un puissant rempart de terre renforcé d'un bastion triangulaire détruit en 1976. Enfin, de l'ouest au sud, les tours et la courtine sont écrêtées pour les rendre moins accéssibles à des tirs tendus de boulets de canon.

Aproximativement à pareille époque, plusieurs ouvrages sont édifiés dans l'avant-cour située entre la Tour du Prisonnier et la Tour du Gouverneur, notamment un grand bâtiment résidentiel dont les vestiges ont été mis à jour au cours d'une campagne de fouilles récentes. Enfin, on peut encore mentionner l'aménagement des caves qui reliaient un bâtiment situé au pied de la motte et le Logis Royal.

En 1591, Sully met fin au rôle militaire du château dont les fortifications, définitivement abandonnées vont tomber peu à peu en ruine. La cour castrale sert alors de champ de foire et de place de marché et, à la fin du XVIIIe siècle, deux halles aux draps sont construites à l'emplacement du parterre floral rectangulaire, au pied de la motte.

Vistez en images le château de Gisors.


Dernière mise à jour : 29 Juillet 2007
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